1er Mai 2020
Oui nous sommes dans la rue et conscients de la gravité de la pandémie COVID 19. C’est pourquoi nous avons décidé de distribuer ce tract ici et maintenant. Bonne lecture.
Le 1er mai 1886 la pression syndicale permet à environ 200 000 travailleurs américains d’obtenir la journée de huit heures. D’autres travailleurs, dont les patrons n’ont pas accepté cette revendication, entament une grève générale. Ils sont environ 340 000 dans tout le pays.
Le 3 mai 1886 une manifestation fait trois morts parmi les grévistes de la société McCormick Harvester à Chicago.
Le 04 mai 1886 a lieu une marche de protestation à Chicago et dans la soirée, tandis que la manifestation se disperse, il ne reste plus que 200 manifestants face à autant de policiers.
Une Bombe explose devant les forces de l’ordre. Elle fait un mort dans les rangs de la police. Sept autres policiers sont tués dans la bagarre qui s’ensuit. À la suite de cet attentat, cinq* syndicalistes anarchistes sont condamnés à mort !
Le premier mai est devenu, depuis, le jour de mobilisation internationale des travailleurs pour dénoncer la répression policière ou « le massacre de Haymarket Square ».
En 1893 la révision du procès reconnaît l’innocence des huit inculpés ainsi que la machination policière et judiciaire mise en place pour criminaliser et briser le mouvement anarchiste et plus largement le mouvement ouvrier naissant.
Nous ne savons plus depuis combien de temps le 1er mai dénonce la casse du service public – la corruption – les inégalités entre autres et le Mass Média, lui, communique et réduit l’information à une bataille de chiffres, selon l’un, selon l’autre, et caricature médiatiquement l’événement au muguet/merguez!.
Confinés depuis 46 jours et à 10 jours du déconfinement, et déjà un mot d’ordre médiatique : « La Fête » !. Mais que va être exactement le sens de la fête du 11 mai 2020 ? Du coup qu’allons nous fêter… ? Le déconfinement ça oui ! Mais pour le reste … ?
– Les services hospitaliers continueront-ils de mourir sans un retour à leur première véritable mission de service public ou bien doivent-ils continuer d’obéir à l’injonction frénétique imposée par la rentabilité financière du privé ?
– Les profs et les élèves confinés dans les classes alors que l’échéance des examens de fin d’année et des grandes vacances est toute proche ? Quelles vont être les garanties de protection sanitaire pour tout ce petit monde ? Que dire des inégalités sociales dans l’accès au savoir, l’accès aux ressources numérique ? Les parents d’élèves auront-ils leur mot à dire ?
– La reprise du travail avec ses conditions au bon vouloir du patronat ? L’aveuglement des salariés qui se suicident ? Qui sont surmenés ? Demain des journées de 09 à 15 heures pour un effort vers le retour de la croissance et pourquoi ? Pour des clopinettes dans la poche des salariés ? Et les travailleurs sans papiers ?
– Nos libertés bafouées par la loi instaurant un « état d’urgence sanitaire » !. Nos libertés espionnées par ce smartphone qui te voulait du bien acquis à grand renfort de slogans publicitaires
« Communiquez en toute liberté »? La surveillance et la traçabilité de chacun de nos mouvements ? Elle est pas chouette cette appli !.
– L’abandon des résidents des cités ou quartiers dits populaires qui vivent dans des conditions inhumaines telles que le mot précarité semble banal et le risque d’émeutes de la faim à cause du manque de nourriture aux portes des HLM est bien réel ?
– La désolidarisation envers les migrants qui fuient l’horreur de la guerre ? La persécution ethnique ? Le changement climatique ?
– La mort de l’intermittence du spectacle ? Pas celle des vedettes bien au chaud moralistes et bourgeoises qui jouissent de leurs heures de travail mais l’autre, l’intermittence qui s’épuise à décrocher le cachet et le quota horaire à la défaveur de la création. C’est eux les sans noms qui nous interpellent dans les petites salles, dans la rue, qui nous enchantent, nous font grandir, réfléchir et rire ! « La Culture : bien universel et commun à tous ! » La Culture comme service public !.
– Et le monde de demain que nous prépare le complexe politico-militaro-industriel et médiatique dont la capacité de nuisance n’a rien à envier au virus mortel du COVID-19 ! Pour nous maintenir dans la peur, les chiens de garde sont là avec leur armada d’experts à 2 euros, dans la presse, sur les plateaux audiovisuels, sur internet ! C’est ce monde de demain que nous voulons ? Un monde ultralibéral dirigé par les tout-puissants GAFAM hors la loi et leurs technologies ultra puissantes dont on ne contrôle rien ? À propos, le quantique ça évoque quoi pour toi ?
Le constat de cet état des lieux non exhaustif est soutenu par les politiques élus depuis maintenant trop longtemps. Il est temps de dire tous ensemble STOP ! Nous ne sommes pas des assistés, nous pensons, réfléchissons et voulons prendre du temps pour développer un regard neuf vers demain. Nous voulons un mouvement révolutionnaire pacifique, ni judéo-chrétien ni d’autres obédiences, nous voulons un service public sans dieux ni maîtres, nous voulons l’instruction – l’éducation nous nous en chargeons -, nous voulons la paix internationale, un monde écologique où il fait bon vivre dans lequel nous puissions nous émanciper du temps.
Applaudir c’est bien mais ce n’est pas suffisant. Descendre dans la rue c’est vital. Alors ne nous regarde plus, rejoins-nous pour un monde qui respecte nos choix dont celui de la liberté de vivre pour tous et partout.
Libérez Georges Ibrahim Abdallah embastillé à la centrale de Lannemezan depuis 36 ans et libérable depuis 20 ans. Liberté pour tous les détenus politiques – syndicalistes – militants. Liberté pour tous les lanceurs d’alerte ! Libérer les zones occupées ! Libérons nous !
*En mémoire d’ Albert Parsons, Adolph Fischer, George Engel, August Spies Louis Lingg.