Aujourd’hui, pour le 1er mai, nous avons défilé avec les forces antifascistes du Pays basque.
Nous n’avons pas trouvé ensuite un espace de tribune adéquat pour la prise de parole que nous avions préparée (sono à plat, refus de l' »organisation unitaire »).
Nous la publions ici parce que nous trouvons important de préciser ce que nous entendons par fascisme aujourd’hui.
Prise de parole Indar Beltza 1er mai 2022 : le fascisme et ses visages.
Il y a un an à Bayonne dans le contexte de la lutte des intermittents contre la réforme du chômage, trois organisations – Gilets jaunes 64, Ipeh antifaxista et Indar Beltza – ont tenu à marquer le sens politique du 1er mai et des luttes sociales. Nous nous entêtons : à Chicago, le 1er mai 1886, il y eut un appel à la grève pour la journée de 8h qui fut durement réprimé ; des ouvriers furent tués par la police, puis huit anarchistes condamnés à mort après la promulgation de la loi martiale, suite à l’incident de Haymarket.
Il y a dix mois à Bayonne (12 juin 2021), rejoints par des militants du Front social et de LFI, ces trois mêmes organisations lançaient une manifestation contre le fascisme et ses corollaires. Nous nous entêtons : le climat de peur instauré par le gouvernement (loi séparatisme, loi sécurité globale, état d’urgence, conseils de guerre…), est directement responsable de l’accentuation des clivages sociaux et de la montée de la violence dans toute la société, vers un retour de l’ultraviolence ?
L’ultra-violence mise en scène par le film Orange mécanique, c’est le moment où la violence du peuple se retourne contre le peuple, où tout débat ne devient plus que réactionnaire. C’est ce qu’a mis en place ce gouvernement, à coups d’injonctions contradictoires et de lois liberticides.
Aujourd’hui, 1er mai 2022, au lendemain des élections, la situation est plus que critique : la fatigue des enfermements sanitaires nous a privés de nos références sociales autant que les confinements ont mené à l’isolement des individus ; ceux et celles qui étaient debout hier sont affaiblis maintenant. Notre appel d’alors est toujours actuel : nous défilons contre l’entreprise de gestion mécaniste de l’être humain, d’exploitation de l’homme par l’homme, qui marche main dans la main avec le fascisme.
Le fascisme a pour but de reléguer l’individu à un rôle servile ; en Italie les juristes des droits de l’homme exerçant à Palerme ont défini le fascio-leghisme (de fascisme et de leghisme/les ligues) comme une politique d’« extrême centre » qui s’accommode parfaitement de tous les courants populistes et xénophobes.
Menée en Europe par une extrême-droite gestionnaire, dont Macron est le représentant en France, cette entreprise soumet de manière totale la vie politique et sociale aux intérêts économiques.
Nous y opposons un pacifisme radical, compris avant tout comme un anti-militarisme, en faveur de l’émergence d’une conscience de classe.
Contre le règne des fatalités, et le retour de l’obscurantisme, nous défendons l’idée que nous sommes tous capables de penser, d’agir, de voter, y compris blanc, et refusons d’éduquer la possibilité du vote à la colère ou au dépit.
Il ne faut pas oublier que Macron n’a pas eu 58 % des voix. C-a-d 58% des exprimés, ce qui signifie qu’il n’a que 30% avec lui, et que sur ces 30 % beaucoup l’ont mis en avant contre le Front national; nous avons particulièrement été choqués par la campagne menée par certaines « élites de gauche » en faveur du vote Macron, car on ne peut pas donner un blanc seing à une personne contre laquelle on défile de nombreuses fois, tout en étant victime de sa violence .
Grâce aux cabinets de conseil, il y aura très rapidement une loi qui va faire passer la retraite à 62, 64 ou 65 ans (70 ans peut être ?) alors que nous savons que les générations antérieures ayant connu des âges de retraite tardifs n’en profitaient ni longtemps, ni en bonne santé. D’autant qu’à 50 ans, il n’y a souvent que le chômage et le déclassement de longue durée.
Pour renverser les récits mortifères, xénophobes, racistes, virilistes, effondristes, nous joignons notre à celle des étudiants en lutte, et de tous les opprimés.
Vive la commune internationaliste pacifiste et antifasciste ! No pasaran !